Marchés potentiels
Modélisation de la demande des ménages par secteurs d'activité.
 

1 Conjoncture

2 Déclin structurel de l'économie française

Statistiques peu connues

Cinéma

Distribution

Economie

Management

Citations

Sources documentaires

Glossaire

A lire

Sites à voir

L'Union Européenne

La fin de l'ascenseur social

Génération apparatchiks

Immigration

Management

Intelligence artificielle


Economie : Energie solaire

L'un des 60 engagements de François Hollande est de "favoriser la montée en puissance des énergies renouvelables, en soutenant la création et le développement de filières industrielles dans ce secteur".

Cet objectif est certes louable, mais il reste à mettre en oeuvre concrètement une politique de redressement de la filière française du photovoltaïque, dans un marché mondial où les surcapacités de production en Asie ont laminé les producteurs européens, y compris ceux de l'Allemagne pourtant leaders de ce marché à ses débuts.

"Nous n'attendrons pas l'été 2013 (un débat national sur la transition énergétique doit être suivi d'une loi au printemps prochain) pour réinstaurer un cadre réglementaire stable, visible et incitatif pour l'ensemble des filières", a annoncé Marie-Hélène Aubert, chargée du pôle environnement dans l'équipe de François Hollande en Mai 2012. [1]

 

1- L'industrie européenne éclipsée par la Chine

En 2011, près de 88 % de la production de cellules photovoltaïques se fait en Asie.

Pays %
Chine 57,3 %
Taïwan 11,1 %
Japon 6,9 %
Allemagne 6,7 %
Malaisie 5,8 %
Corée du Sud 2,9 %
USA 3,0 %
Reste de l'Asie 3,8 %
Reste de l'Europe 2,4 %
Afrique Moyen-Prioent 0,2 %
Total 100,0 %
dont Asie 87,7 %

Source : le journal du photovoltaïque dans le Monde du 22 Mai 2012

 

Grâce à des dizaines de MD € d'investissements, la Chine est depuis 2007 le premier producteur mondial de silicium et de cellules et la majorité des cellules installées en Europe sont désormais d'origine chinoise.

En 2011, sur les 10 plus gros fabricants de panneaux solaires, 5 sont chinois et 2 taïwanais, aucun européen.

  • Suntech
  • Yingli
  • Trina Solar

L'erreur des européens est d'avoir massivement subventionné l'équipement en énergie solaire, tout en favorisant une multitude de petits acteurs attirés par une demande exponentielle.

En 2011, les fabricants chinois, soutenus par des banques semi-publiques et des aides directes de l'Etat chinois,  ont fortement baissé leurs prix et évincé une industrie européenne trop morcelée pour être compétitive :

  • L'entreprise Photowatt de Bourgoin-Jallieu (38), pionnier en France dans la fabrication de panneaux solaires, a été placé en redressement judiciare en Février 2012. C'est sa reprise par d'EDF qui l'a sauvée de la faillite.
  • Auparavant, les jeunes pousses tricolores telles, qu'Aehlios, Atlasol ou Source solaire avaient dû cesser leur activité.
  • Au Royaume-Uni, le géant pétrolier BP a fermé sa filiale BP Solar pour recentrer ses investissements dans les énergies renouvelables en faveur de l'éolien et des biocarburants.
  • En Allemagne, Solar Millennium a fait faillite.
  • L'entreprise allemande Q-Cells, autrefois n°1 mondial des cellules photovoltaïques, a déposé son bilan le 3 Avril 2012.

 

A retenir

Au lieu de favoriser un trop grand nombre de petites entreprises dans chaque pays, les gouvernements européens auraient du avoir pour objectif de faire émerger de grosses PME de taille européenne, pouvant rester leader mondial dans leur spécialité.

Le 17 Mai 2012, le département américain du commerce a annoncé la mise en place d'une taxe de 30 % environ sur les importations chinoises de panneaux solaires. En Europe, il en faudrait moins pour annuler la différence de prix sortie d'usine d'un panneau solaire en Chine par rapport à une production en Europe.

 

2- L'Allemagne : la fin d'une industrie du solaire autrefois leader mondial

Depuis sa décision en 2002 de sortir du nucléaire, l'Allemagne a fait émerger une filière du solaire, en incitant laboratoires et start-up à investir dans le photovoltaïque.

Dans les années 2000, la société allemande Q-Cells était le plus grand fabricant mondial de cellules photovoltaïques.

La filière solaire emploi 300.000 personnes en Allemagne.

Selon un rapport de RWI, institut de recherche d'Essen, publié en 2009, l'Allemagne aurait subventionné le solaire à hauteur de 53,3 milliards d' euros entre 2000 et 2010.

Le système allemand apporte une grande sécurité aux industriels qui investissent dans le solaire

Les entreprises allemandes ont bénéficié d'un environnement stable, avec des tarifs de rachat annoncés dès 2000, tout comme les baisses de prix à venir.

Comme en France, le système des tarifs d'achats garantis a créé une bulle spéculative. Le gouvernement a alors mis en place un système de prix dégressifs en fonction des capacités installées.

Chaque année, l'Etat fixe un objectif, entre 2.500 et 3.500 mégawatts en 2011.

  • En dessous de 2.500 mégawatts, il n'y a pas de baisse du prix d'achat
  • Entre 2.500 et 2.500 mégawatts, la baisse se limite à -9%
  • Si la puissance installée dépasse les 3.500 mégawatt, la baisse est plus forte.

Les équipements bénéficient pendant 20 ans du prix garanti lors de leur installation, ce qui procure une grande sécurité aux investisseurs.

Taxe sur le nucléaire pour financer le solaire

Angela Merkel envisage de prolonger la durée de vie des centrales nucléaires. De 8 ou 14 ans selon qu'elles aient été construites avant ou après 1980.

En échange, les producteurs d'énergie nucléaire devront supporter jusqu'à 2040 une taxe qui pourrait rapporter 30 milliards d'euros, au profit du développement des énergies durables

2012 : la concurrence chinoise déstabilise l'industrie solaire allemande

Au début des années 2010, la soudaine baisse des prix des industriels chinois submerge les industriels allemands.

Bénéficiant à la fois de soutiens publics à la production dans leur pays et des subventions de la demande en Europe, la montée en puissance des industriels chinoise a été très rapide.

A retenir

La politique de l'Union Européenne de subventions de la demande revient à subventionner la politique de dumping des importations chinoises.

Pour construire une filière industrielle il faut une politique en faveur de l'offre et non de la demande.

 

3- France

Grenelle de l'Environnement : une prise de conscience, mais tardive et sans réelle stratégie industrielle

Le Grenelle de l'environnement, en fixant un objectif de 23 % d'énergie renouvelable en 2020, est à l'origine d'une prise de conscience salutaire des enjeux du développement durable en France.

Mais cette prise de conscience a été tardive, 6 ans après la mise en plce d'une politique industrielle du soalaire en Allemagne. De plus les pouvoirs publics français n'ont pas su mettre en oeuvre une stratégie industrielle cohérente et efficace sur le long terme : trop d'instalateurs sans réelle compétences professionnelles et un environnement législatif instable.

Le retard français : ce n'est qu'en 2006 que la France prend les premières mesures pour développer une filière solaire nationale, soit 6 ans après l'Allemagne.

Une expertise professionnelle des installateurs qui reste à améliorer

Dès Juin 2008, Que Choisir prévenait ses lecteurs que les réductions d'impôts accordés aux particuliers s'équipant en solaire, bois et pompes à chaleur suscitait de drôles de vocations commerciales de vendeurs peu scrupuleux et d'entreprises proposant des équipements sans s'y connaître à des prix exorbitants.

Les associations de consommateurs enregistrent un important contentieux portant essentiellement sur les installations solaires photovoltaïques et les pompes à chaleur. car les incitations financières attirent les "écodélinquants". Des bricoleurs qui s'improvisent professionnels de l'énergie constituent des réseaux de démarcheurs formés à la va-vite et écument les lotissements pour convaincre chaque petit propriétaire que son toît est une mine d'or dont la production d'électricité peut rapporter de quoi compléter sa retraite.

La conséquence, ce sont des malfaçons en série : "La pose de panneaux photovoltaïques en toiture entraîne d'énormes problèmes d'étanchéité, mais comme beaucoup de ces entreprises ne sont pas assurées en décennale ou déposent le bilan, aucun recours n'est possible", raconte Vanessa Baro, conseillère sur l'énergie et l'environnement au sein de l'association Consommation Logement Cadre de vie de Montpellier.

A la fin de l'année 2010, l'Association française pour les pompes à chaleur (Afpac) dénombrait 1,4 million de ces équipements, qui ont occasionné de 10.000 à 12.000 plaintes (0,86 %) portant sur les nuisances de bruit au voisinage, l'inadaptation des installations (panneaux installés sur une toiture mal orientée, avec des zones d'ombre ou dans des régions pas assez ensoleillées)

Trouver des entrepreneurs compétents pour réaliser des travaux n'est pas simple, d'autant qu'on ne peut se fier aveuglément à la multitude de labels qu'ils ont eux-même créés, aucun ne garantissant des gains effectifs de consommation énergétique.

source : Le Monde Magazine - 2 Avril 2011 - Isabelle Rey-Lefebvre

 

Pas de contribution du nucléaire : Alors que grace au nucléaire, la France a le prix du kilowatheure parmi les plus bas d'Europe, contrairement à l'Allemagne elle ne met pas à contribution la filière nucléaire pour financer le développement des énergies durables.

Le surcoût est entièrement financé par le contribuable et les exonérations d'impôts, avec un coût d'autant plus important que le coût de l'énergie de référence est particulièrement bas en France.

Insécurité juridique : l'instabilité de l'environnement réglementaire français crée un risque sur les investissements et bloque le développement de la filière française du solaire.

Au final, la filière française du solaire est fragilisée. Le secteur du solaire n'emploi que 12.000 personnes en 2010, contre 300.000 en Allemagne.

Instabilité de l'environnement réglementaire

Arrêté du 10 Juillet 2006 : le gouvernement Villepin fixe les tarifs d'achat par EDF à 60 cents le kilowatheure pour un particulier producteur d'énergie solaire, quand le coût de l'électricité en France est d'environ 10 cents. C'est le prix de l'énergie solaire le plus élevé d'Europe et ce prix d'achat par EDF est garanti  20 ans. L'investissement est financé à 70 % par les banques et donne droit à un crédit d'impôt dans la limite de 8.000 € pour 50 % de l'investissement.

Le tout est financé par une nouvelle ligne sur les factures EDF : la Contribution au Service Public d'Electricité (CSPE).

9 Juin 2009 : en visite à l'Institut National de l'Energie Solaire (INES), le président Sarkozy déclare "Là où nous dépensons 1 euro pour le nucléaire, nous dépenserons 1 euro pour la recherche sur les énergies propres".

2009 : La baisse des prix du silicium et des panneaux solaires provoque une forte hausse des demandes de racordement à ERDF (la filiale réseau d'EDF), d'agriculteurs, grandes surfaces, propriétaires de parking et particuliers.

Le coût du crédit d'impôt en faveur du développement durable passe de 400 M€ en 2008 à 2,8 MD€ en 2009, soit un montant deux fois plus important que prévu. Des cabinets d'optimisation fiscale sans compétences techniques dupent les ménages en faisant des panneaux solaires des produits financiers au prix sur-évalué.

La plupart des panneaux installés dans l'hexagone sont importés, ce qui génère un déficit commercial de 800 millions d'euros.

6 Mars 2010 : Le président Sarkozy déclare à la veille des élections régionales "Toutes ces questions d'environnement, ça commence à bien faire".

Septembre 2010 : Pour éviter une explosion du coût de la CSPE, le gouvernement baisse de 12 % les tarifs de rachat par EDF et divise par 2 le montant du crédit d'impôt (4.000 € maximum). La capacité des installations de panneaux solaires pourrait également être limitée à 500 mégawatts.

7 Octobre 2010 : dans une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy, 18 industriels réclament "un cadre de développement lisible et pérenne".

10 Décembre 2010 : Confronté à une hausse plus rapide que prévue de la contribution au service publicle et des importations de panneaux photovoltaïques, le gouvernement Fillon géle pendant 3 mois toute installation nouvelle de panneaux photovoltaïques. Mais cette suspension de la signature des contrats de rachat d'électricité ne concerne pas les petits projets (moins de 3 kilowatts), ceux des particuliers qui sont le moins efficaces. Le moratoire vise les projets des supermarchés (les moins coûteux), ce qui laisse penser qu'il y a, au-delà des contraintes financières, une volonté politique de faire échouer la filière solaire française.

1e Janvier 2011 : le crédit d'impôt est ramené à 22 %

5 Mars 2011 :  Un arrêté baisse les tarif du rachat du kwh aux particuliers de 0,58 € à 0,46 €, soit une diminution de -20 %. Une réduction est prévue chaque trimestre en fonction du nombre de projets racordés.

Mars 2011 : Dans un rapport les députés Stéphane Demilly et Philippe Tourtelier déplorent que "Les pouvoirs publics ont ainsi alimenté une confusion préjudiciable à toutes les parties intéressées(producteurs d'électricité, industriels, installateurs, gestionnaires de réseau....), donnant un regrettable sentiment d'impréparation et d'improvisation."

 

L'échec d'une stratégie industrielle publique

--> hausse de la facture d'électricité

La chute constante du prix des pannaux solaires, couplée au tarif très avantageux du rachat de l'énergie solaire par EDF, ont provoqué un emballement de l'équipement en panneaux solaires. En 2011, d'après la Commisison de Régulation de l'Electricité (CRE), la Contribution au Service Publique de l'Electricité (CSPE), qui finance le développement des nouvelles énergies, s'élève à 3,5 MD €, dont environ 1 MD€ rien que pour le solaire. "Sans changement du dispositif de soutien, on estime que la hausse de la facture d'électricité par la CSPE aurait été de l'ordre de 10 %." explique t'on au Ministère de l'écologie.

--> hausse des importations chinoises

"La situation n'est pas satisfaisante au plan industriel. La balance commerciale du secteur solaire accuse un déficit de 1,5 MD€ en 2010, en forte croissance." Car les fameux panneaux voltaïques installés par milliers sont en majorité chinois.

--> Une industrie française fortement affaiblie face aux concurrents étrangers

Conséquence directe du go and stop de l'Etat, la filière a vu son élan coupé net. En France, la filière photovoltaïque a perdu plusieurs milliers d'emplois chez les installateurs, les fabricants, les bureaux d'études. "La spéculation devait prendre fin. Donc acte. Mais on s'y est très mal pris : tant pis pour la France, ce sont les autres qui profiteront de ce marché mondial en plein essor. C'est vraiment une grave erreur de politique industrielle", soutient Vincent Jacques Le Seigneur, directeur de l'Institut National de l'Energie Solaire (INES), à Annecy. [2]

Une politique publique plus au fait des réalités économiques aurait opté pour un freinage moins brutal afin de laisser le temps aux entreprises de s'adapter. De plus cette politique de rigeur aurait du se traduire par un recentrage sur les projets les plus structurants et des exigences plus fortes au niveau des compétences professionnelles. Or en privilégiant les petites installations, c'est tout le contraire qui a été fait !

 

Le rapport Charpin : volonté du lobby nucléaire de faire échouer la filière solaire française

Le président Nicolas Sarkozy a demandé à Michel Charpin, membre du conseil d'administration d'ERDF, de rédiger un rapport sur l'énergie solaire.

Parmi les experts ayant participé à la rédaction de son rapport, Michel Charpin a fait appel à Christian Stoffaës, ancien d'EDF très impliqué dans le nucléaire.

En toute logique, les recommandations du rapport Charpin sont à l'opposé de ce que demandent les proffessionels pour sauver la filière solaire :

  • Limiter la capacité des installations solaires, alors que le seul moyen de faire baisser le coût du raccordement est de faire des unités de production peu nombreuses mais à forte capacité.
  • Epargner les particuliers, qui sont à l'origine de la dérive du coût du solaire, et supprimer au maximum les subventions aux entreprises comme Casino, Prologis, FM Logistics, ainsi qu'aux fermes solaires, dont les grosses unités de production en milieu urbain sont les moins coûteuses.

 

Annulation du projet First Solar - EDF EN

Blanquefort, en Gironde a été la première victime du moratoire sur le photovotaïque décrété le Vendredi 10 Décembre par le gouvernement. Dès la semaine suivante, le fabricant américain de panneaux solaires First Solar annonce "décaler le démarrage des travaux de construction de l'usine, qui devaient débuter Janvier 2011" dans cette commune pour produire ses premiers panneaux fin 2011.

Ce projet, lancé en partenariat avec EDF Energies Nouvelles (EDF - EN) - acheteur exclusif de la production - devait créer 400 emplois directs et se voulait l'amorce d'une filière industrielle française, qui aurait pu à terme être renforcée par des Japonais (Sharp...) et créer de nombreux emplois qualifiés.

Les dirigeants de First Solar estiment que cette décision "réduit les perspectives de marché qui prévalaient au moment où la décision de construire une usine en France avait été prise, en Juillet 2009". Le groupe américain rappelle, comme EDF EN, l'ambition affichée par Nicolas Sarkozy, en Juin 2009, dans son discours au Bourget-du-Lac (Savoie). Et les assurances données aux investisseurs : d'ici à 2012, "on vous garantit des prix, mais on veut des créations d'emplois". Il souhaitait que le surcoût payé par le consommateur français "profite au salarié français".

"Depuis, le cadre réglementaire a bougé 4 fois", regrette Pâris Mouratoglou président d'EDF EN. Il est pourtant urgent selon lui de "démarrer cette filière" afin que des usines françaises puissent répondre à la demande à partir de 2015. Ce n'est pas le marché des particuliers (le seul épargné par le moratoire), très éclaté et privilégiant l'installation sur le bâti, qui soutiendra la création d'une filière, mais de grands projets faisant appel à des technologies comme les couches minces. C'était le sens de l'accord First Solar - EDF FN.

"C'est le monde à l'envers, note M. Mouratoglou, la valeur ajoutée est en Chine et nous, nous sommes la petite industrie de main-d'oeuvre".

La France conserve une forte expertise dans la recherche

Avec l'Institut National de l'Energie Solaire (INES), qui regroupe notamment, en Savoie, des équipes du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) et du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), la France dispose de l'un des meilleurs centres européens de compétences dans ce secteur. [1]

 

Réorientation des aides publiques vers des appels d'offres très technologiques pouvant être fabriqués en France

La France a décidé, dès décembre 2010, d'un moratoire sur les aides publiques à l'énergie solaire. La ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, soulignait à l'époque que 90 % des panneaux installés dans le pays venaient de Chine. Début 2012, elle estimait que les objectifs de puissance installés avaient été atteints , mais pas ceux de création d'emplois ou de structuration d'une véritable filière industrielle. "Nous avons modifié les aides publiques pour les orienter vers des appels d'offres très technologiques, en soutien aux filières françaises, indiquait la Ministre. il faut que les soutiens financiers servent à créer de l'emploi en France et pas en Chine". (source Le Monde du 5 Avril 2012)

Les propostions des professionnels pour sauver la filière française du solaire

La dérive du coût du solaire en France a été provoquée par l'explosion des petites installations. Suite à la baisse du coût des panneaux solaires, des sociétés ont démarché les particuliers et les agriculteurs en leur faisant miroiter des revenus d'appoint en plaçant des panneaux sur leurs hangars ou dans leurs champs. Ces petites installations, à faible capacité et loin des centres urbains, font exploser les coûts de raccordement.

Pour produire de l'électricité solaire au moindre coût, il faut des installations d'une certaine puissance (250 kilowatts), situées à proximité des centres de consommation. C'est le cas pour les panneaux qui équipent les toits des grandes surfaces ou des hangars industriels situés en milieu urbain.

André Joffre, porte-parole du groupement Enerplan, qui fédère 250 professionnels de l'ingénierie photovoltaïques, producteurs, installateurs déclare dans le Monde du 4 Décembre 2010 "Le moratoire me paraît une sage décision qui permet de tout remettre à plat. L'importation chinoise n'est pas une fatalité. Nous avons beaucoup de PME très innovantes qui ne demandent qu'à se développer. Nous demandons aussi plus de transparence dans les demandes de raccordement, car un tiers d'entre elles proviennent à notre avis, de filiales d'EDF elle-même".

Pour certaines PME, ce sont aussi les opérateurs qui ont créé la bulle. "Ils ont eu un comportement de prédateur en déposant des centaines de demandes de raccordement pour des projets d'envergure qui auraient coûté des milliards d'euros aux contribuables"  déclare Jeudi 16 Décembre 2010 un collectif de 6 PME du secteur (source Le Monde Samedi 18 Décembre 2010).

 

Saint-Gobain croit au potentiel des maisons autonomes en énergie.

Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, regrette les à-coups de la politique gouvernementale, mais considère que "l'énergie solaire doit pouvoir vivre sans subventions......  Le fait de prévoir une dégressivité dans les subventions est fondamental, sinon cela aurait coûté trop cher. Le modèle de Saint-Gobain dans le solaire est basé sur le fait qu'à terme il ne doit pas y avoir besoin de subventions.

Pour y parvenir, il y a deux facteurs principaux à prendre en compte : le nombre d'heures de soleil et le prix de l'électricité alternative. Aujourd'hui, si je prends ces deux critères, on n'a déjà plus besoin de subventions dans le sud de l'Italie. En France, en fonction des différentes hypothèses qu'on peut prendre sur le prix de l'électricité, on prévoit qu'en 2018-2020 il n'y aura plus besoin de subventions" 

A terme, le champ d'application le plus important du solaire, ce sont les toits, qui permettront à la maison, dans le futur, d'être autonome, et même d'avoir de l'énergie en plus selon les heures de la journée pour recharger la batterie de la voiture.

 

Grace à l'hydraulique, le poids des énergies renouvelables dans la production d'électricité en France est  plus important qu'en Allemagne.

Même si la France est en retard sur l'Allemagne pour l'énergie solaire, gràce à l'hydraulique elle la devance pour le poids l'ensemble des énergies renouvelables dans la production d'électricité.

Energie France Allemagne
Hydraulique 11,00 % 3,9 %
Eolien 1,40 % 6,3 %
Solaire 0,03 % 1,0 %
Nucléaire 76,00 % 22,0 %
Pétrole et gaz 6,47 % 22,8 %
Charbon 5,10 % 44,0 %
Total production d'énergie 100,00 % 100,0 %
dont énergies renouvelables 12,43 % 11,2 %
dont énergie fossile 11,57 % 66,8 %
Co2 en grammes par KWh 90 g 600 g

 source : AIE bilan 2009 dans Le Point 24 Mars 2011

 Autant la France possède une filière solide dans l'industrie nucléaire, autant elle reste absente dans l'éolien et le solaire.

Les grands industriels de l'éolien sont :

  • Danois : Vestas
  • Américain : General Electric
  • Indien : Sulzon
  • Japonais  :Mitsubishi
  • Allemans : Siemens, REpower et surtout Enercon qui possède l'une des meilleures technologies au monde.

Les grands de l'énergie solaire sont :

  • Chinois : Suntech (panneaux solaires à bas prix)
  • Allemands : Q-Cells (silicium)
  • Japonais : Sharp (silicium)
  • Américians : First Solar (couches minces)
  • Français : Saint-Gobain (couches minces)

Le secteur du solaire est en pleine révolution technologique. Jusqu'ici, la fabrication des cellules de panneaux solaires, dérivée  de  la métallurgie, privilégiait le silicium. Avec la percée de la technique des "couches minces", héritée celle-là de l'électronique, la donne est en train de changer. Et c'est la société américiane First Solar qui devient le nouveau leader.

Saint Gobain possède également la maîtrise de la technologie des couches minces, mas l'entreprise française ne peut pas compter sur son marché domestique pour se développer.

 

Grâce au nucléaire, le coût de l'électricité en France est 2 fois moins cher qu'en Allemagne.

Grâce au nucléaire la France bénficie de l'une des électricités les moins chères du monde. En 2011, le kilowatt nucléaire en France coûte 10 fois moins cher que le solaire , 4 fois moins que l'éolien marin et 2 fois moins que l'éolien terrestre.

Prix de l'électricité en France en 2013

en € par mégawatt-heure

Hydraulique  35 €
Nucléaire existant  50 €
Charbon  55 €
Gaz  70 €
Eolien terrestre  80 €
Nucléaire EPR 110 €
Eolien offshore 150 - 200 €
Solaire photovoltaïque 240 - 400 €

source : CAPGEMINI - Challenges 5 Décembre 2013

 

Financer le développement des filières des énergies renouvelables par une taxe sur le nucléaire ?

Pour encourager les particuliers et entreprises à investir dans les énergies renouvelables, il faut réduire l'écart du coût par rapport à l'énergie nucléaire.

L'erreur du gouvernement fançais a été d'accorder de lourdes subventions à l'équipement en énergies renouvelables sans toucher au prix très bas de l'énergie nuclaire. Les dérapages budgétaires ont obligé le gouvernement a donner en décembre 2010 un coût d'arrêt à la filière solaire.

La solution seraiit, comme en Allemagne, de réduire l'écart entre le coût de l'électricité produite par le nucléaire et celle produite par les énergies renouvelables, en taxant le nucléaire pour financer le renouvelable.

En 2011, l'industrie allemande reste la plus performante au monde malgré un coût de l'électricté deux fois supérieur à la France. Une hausse contrôlée du prix de l'énergie nucléaire en France serait donc économiquement viable et permettrait d'accélérer le dévelopepment des énergies renouvelables de façon économiquement saine.

 

Les énergies renouvelables nécessitent des réseaux intelligents

André Merlin, président du conseil de surveillance de RTE, filiale d'EDF qui gère les réseaux fait remarquer que "plus on produit du renouvelable, plus les liens doivent être denses et intelligents afin de réagir au plus vite à une chute de vent, à une perte d'ensoleillement".

Bâtir des réseaux intelligents réclame de lourds investissements et l'énergie verte restera pendant longtemps une énergie chère.

Pour compléter l'offre à tout moment, seules les centrales au gaz peuvent pallier à une baisse ponctuelle de production des énergies vertes. Facile à stocker, bien plus propre que le charbon, pouvant faire démarrer des turbines au quart de tour, il est le complément indispensable aux renouvelables, en attendant que l'on invente des super-batteries capables de stocker le courant.

 


sources :

[1] : Le Monde du 22 Mai 2012 - page 8 - Pierre Le Hir

[2] : Le Monde du 18 Octobre 2011 - Julien Dupont Calbo

Challenges n° 229 - 21 Octobre 2010 - page 64

Le Monde du 4 Décembre 2010 - page 14

Le Monde du 18 Décembre 2010 - page 24

Le Monde du 5 Avril 2012 - page 11 - Jean-Pierre Stroobants

Le Point du 24 Mars 2011

Le Point du 16 Février 2012


Site créé gratuitement grâce à OnlineCreation.me

 

Tous droits réservés