L'économie comportementale analyse le comportement irrationnel de l'homo oeconomicus
L'économie comportementale a été consacrée en 2002 par le prix Nobel d'économie de Daniel kahneman et Vernon Smith.
A lire : Arrêtez de vous tromper ! de Rolf Dobelli - Editions Eyrolles - 260 pages - 15 €
L'effort non identifié dans un groupe crée de la "paresse sociale"
En 1913, Maximilien Ringelmann, un ingénieur agronome français, a étudié le travail des chevaux. et qu'à t'il découvert ? Que le travail de 2 chevaux attelés à une calèche n'est pas 2 fois plus important que celui d'un seul cheval. Surpris par ce résultat, il a demandé à plusieurs hommes de tirer un cordage et mesuré la force déployé par chacun.
- En moyenne, deux individus qui tirent ensemble une corde ne fournissent que 93 % des efforts d'un individu qui tire une corde tout seul.
- Lorsqu'ils tirent à 3, ce chiffre tombe à 85 %
- et à 49 % lorsqu'ils sont 8 à tirer la corde.
Les scientifiques nomment ce phénomène "paresse sociale". Il apparaît là où les efforts d'un individu ne sont pas directement visibles, mais mêlés à ceux d'un groupe. La paresse sociale s'observe chez les rameurs, mais pas chez les coureurs de relais où la contribution de chacun est manifeste.
L'individu optimise sa paresse sociale pour bénéficier de l'effort collectif tout en minimisant son effort individuel, sans pour autant allez jusqu'au point de se faire remarquer pour ne pas se faire exclure du groupe ou ternir sa réputation.
Dans une réunion, plus l'équipe est importante, plus la participation individuelle est faible.
Les décisions collectives génèrent une diffusion de la responsabilité
Dans les conseils d'administration et les équipes managériales, les décisions collectives permettent aux décideurs d'avoir le statut social du "responsable", sans pour autant se sentir "coupable" des mauvaises décisions.
C'est pour cette raison que les groupes ont tendance à prendre davantage de risques que les individus isolés.
--> Pour générer du consensus et faire adhérer tous les membres de l'entreprise aux décisions prises, il vaut mieux des entretiens individuels ou en petits groupes avec les personnes qui seront faire passer le message auprès de leurs équipes.
--> Ne pas inviter aux réunions des personnes qui n'apportent pas de plus value sur le sujet abordé, mais qui par leur présence vont accroître l'irresponsabilité des décisions collectives.
Rendre visible et valoriser les efforts individuels
Dans un groupe, il faut bien identifier
- qui est responsable de quoi
- pour chaque domaine de prise de décision désigner un seul maître d'oeuvre.
Sources
Challenges n° 323 - 29 Novembre 2012 - page 46 : livre de Rolf Dobelli
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