Marchés potentiels
Modélisation de la demande des ménages par secteurs d'activité.
 

1 Conjoncture

2 Déclin structurel de l'économie française

Statistiques peu connues

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Economie

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L'Union Européenne

La fin de l'ascenseur social

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Economie : Les crises économiques

 

Les 3 grandes crises systémiques : 1929 - 1974 - 2008

Les crises systémiques sont à la fois financière, monétaire, économique, sociale et marquent de vraies ruptures dans l'ordre mondial.

Crise de 1929

  • Crise économique : Une crise de sur-production provoque la crise financière et le chômage de masse. Chaque pays lève des barrières douanières pour protéger son marché intérieur : c'est la fin de la première mondialisation. Le New Deal de Roosevelt invente l'Etat providence pour redynamiser la demande et relancer la production. Comme l'avait prédit l'historien Marxiste Eric Hobsbawm (1917-2012), "la crise a éradiqué le libéralisme pour 50 ans".
  • Crise financière : Effondrement des marchés boursiers dans tous les pays capitalistes.
  • Crise monétaire : Fragilisée par le coût de la première guerre mondiale, l'économie britannique n'est plus assez forte pour que la £ puisse continuer à jouer pleinement son rôle de monnaie internationale. Course à la dévaluation des taux de change.
  • Crise sociale : Montée du Fascisme et du Nazisme. Guerre civile entre Franquistes et communistes en Espagne.
  • Crise géo-politique : Fin de la Pax Britannica,  isolationisme américain, démocraties occidentales impuissantes face à la montée du nazisme, du fascisme et du communisme.

Naissance du monde des 30 glorieuses d'après-guerre :

  • Economie : Le New Deal et le Keynésianisme donnent naissance à l'Etat providence.
  • Monnaie : Le $ remplace la livre sterling comme monnaie internationale et rétablissement des taux de changes fixes.
  • Social : Montée des classes moyennes aux USA, en Europe et au Japon. Les rentiers ont été laminés par la forte inflation générée par les deux guerres mondiales.
  • Geo-politique : La Pax Americana fournit aux économies occidentales des matières premières à faibles coûts. Guerre froide entre le Monde Occidental et les pays communistes.

Crise de 1974

  • Crise sociale : Remise en cause dès les années 60 de la société de consommation et du modèle de production industriel. Libération des moeurs.
  • Crise monétaire : Fin des accords de Bretton Woods et dévaluation de 30 % du $. Les USA entrent dans le déficit budgétaire et le déficit commercial.
  • Crise énergétique : La pétrole bon marché avait provoqué des sous-investissements. La guerre du Kipour (1973), puis la révolution iranienne (1979), provoquent une flambée du pétrole de 1974 à 1985.
  • Crise geo-politique : Emergence des pays pétroliers musulmans. Le conflit idéologique entre l'Occident et le monde Soviétique se double d'une renaissance du conflit religieux entre l'Islam et les grandes puissances considérées comme d'origine chrétienne (USA, Europe, URSS).
  • Crise économique : Epuisement des Etats providence, impuissants face à la montée du chômage.

Naissance du monde de la mondialisation

  • Monnaie : fin des taux de changes fixes et instabilité des monnaies.
  • Economie : 50 ans après la crise de 1929, le libéralisme revient à partir de 1979, lorsque Margaret Thatcher (1925-2013) devient Premier Ministre du Royaume-Uni. Avec la déréglementation des marchés. la mondialisation finira par s'imposer aux Etats.
  • Social : Montée de l'individualisme et fin des utopies collectives. Montée de l'extrême droite religieuse aux USA, où la population est historiquement hostile à une forte intervention de l'Etat (les américains ont fait la révolution pour ne pas payer de taxes).  Montée du gauchisme en France, économie la plus collectivisée des pays développés.
  • Geo-politique : La Chine communiste de Deng Xiao Ping garde le contrôle de son ouverture au marché mondial en libéralisant son économie, sans rien céder au niveau politique (1979). L'URSS ne peut s'adapter au nouvel ordre mondial et disparait (1991). L'Iran Chiite (1979) et les extrémistes sunnites (2001) deviennent les nouveaux adversaires de l'Occident. Le terrorisme islamiste s'attaque aux pays musulmans, aux USA, à l'Europe, à la Russie et à la Chine.

Crise de 2008

  • Crise financière : La libéralisation financière est allée trop loin. Incapables de s'auto réguler, les marchés financiers multiplient les crises et les fraudes à grande échelle. Jamais la gouvernance mondiale n'a été aussi faible. C'est aussi une crise du keynésianisme, avec des Etats providence beaucoup trop endettés.
  • Crise énergétique : Le retour à un pétrole relativement bon marché depuis 1986 avait provoqué une nouvelle période de sous investissements. La formidable montée en puissance de l'économie chinoise dans les années 2000 a provoqué de fortes tensions sur les approvisionnements en matière premières, dont une nouvelle flambée du cours du pétrole.
  • Social : Retour au niveau de très fortes inégalités d'avant la première guerre mondiale, avec un grand nombre de gens très riches, mais une paupérisation des classes moyennes en Occident et au Japon.

Crise à venir : la crise chinoise

 

 

La crise financière des subprimes

La crise des dettes souveraines de la zone €uro

 

 

9 Août 2007 : les bourses asiatiques plongent

Les Bourses asiatiques plongent toutes de 10, 15, 20 %. Les banques européennes ne se prêtent plus d'argent entre elles, le système financier n'est plus irrigué, la confiance a disparu.

Trichet publie un communiqué : "La BCE note qu'il y a des tensions sur le marché monétaire européen, elle a décidé de souscrire à 100 % les offres soumises". Pour les marchés financiers, cela signifie que la BCE prêtera autant d'argent qu'il le faudra aux banques européennes. A la fin de la journée, 50 banques ont demandé 95 MD € à la BCE.

les Bourses sont chahutées quelques jours encore, mais l'incendie est éteint. L'Europe a joué le rôle de pompier pour l'ensemble de la planète et les marchés financiers continuent leurs pratiques incendiaires comme si rien ne s'était passé.

 

La crise financière des subprimes

09 Août 2007 : Début de la crise des subprimes

Le monde de la finance prend conscience des risques liés aux subprimes (crédits immobiliers américains), avec le gel de 3 fonds par BNP Paribas.

15 Septembre 2008 : La crise des subprimes provoque la faillite de Lehman Brothers

Washington laisse la banque Lehman Brothers faire faillite

Pour les établissements financiers, c'est au Trésor Public et à la Fed d'intervenir pour résoudre la crise des subprimes et des emprunts toxiques.

Mais en pleine campagne électorale américaine, l'Etat ne peu plus continuer de réparer les erreurs du secteur privé et de venir au secours de traders qui gagnent des millions de $.

La faillite de Lehman Brothers provoque un séisme. En 24h plus aucune banque ne fait confiance à une autre : le système bancaire mondiale implose.

Dans les jours qui suivent, Henry Paulson, le secrétaire du trésor américain, met 700 MD$ pour sauver les banques américaines. Les Européens déversent 360 MD pour secourir leurs propres établissements. L'Etat français prête des milliards € à la BNP, la Société Générale ou la BPCE et renfloue Dexia. Plusieurs banques sont nationalisées au Royaume-Uni (Northern Rock) et au Benelux (Fortis).

Par la suite, Washington préfère sauver le géant e l'assurance AIG.

Partout dans le monde, de nombreuses institutions financières seront nationalisées dans les semaines suivantes.

 

La crise des dettes souveraines de la zone €uro

Octobre 2009 : Georges Papandréou révèle que la Grèce a menti sur sa dette publique

Entre l'été 2008 et l'été 2009, les marchés financiers n'ont plus confiance dans les placements privés et achètent massivement de la dette des pays de la zone euro, dont la Grèce, l'Irlande et l'Italie.

En Octobre 2009, Georges Papandréou vient d'emporter les élections législatives. Il révèle au monde que les statistiques officielles de la Grèce sont faux : le déficit budgétaire n'est pas de 6,5 % du PIB, mais de 12 % et la dette publique dépasse les 100 % du PIB.

21 Avril 2010 : La Grêce demande l'aide de la zone €uro

Etouffée par un déficit public ahurissant et des années de gabegie, la Grêce demande l'aide de la zone euro. Elle touchera 240 MD €.

10 Mai 2010 : crise de la zone €uro

La Grèce est en faillite. La crise de confiance se propage au Portugal, l'Irlande, l'Espagne et l'Italie.

Grèce : mauvaise gestion des finances publiques

Italie, Portugal : stagnation de la productivité

Espagne : stagnation de la productivité et bulle immobilière

Irlande : bulle immobilière

La BCE, les Etats Européens et le FMI viennent en aide à la Grèce, en échange d'un plan d'austérité et de privatisations qu'elle ne pourra pas mettre en oeuvre.

Un premier plan accorde 100 MD € à la Grèce, suivi 15 jours plus tard d'un nouveau plan de 750 MD€.

3 Mais 2011 : Portugal placé sous tutelle de Bruxelles et du FMI.

Eté 2011 : l'Europe entre en récession

L'éclatement de la bulle immobilière en Espagne fragilise ses banques et les banques de ses partenaires européens.

Avec une dette publique de 120 % du PIB, l'Italie doit mettre en oeuvre un plan d'austérité et entre en récession.

Dans les mois qui suivent, le recul économique touche tous les pays de la zone €uro.

Depuis l'été 2010, la BCE injecte des centaines de milliards de liquidités sur le marché auprès des banques européennes.

Mais les banques resserrent leurs conditions et réduisent leurs prêts aux entreprises. Même sur une activité réduite, les banques confortent leurs marges en empruntant à un taux très bas des fonds auprès de la BCE et en prêtant à des taux très élevés aux secteurs privés en Espagne et en Italie.

13 Janvier 2012 : Standard & Poor's retire son AAA à la France.

26 Juillet 2012 : Fin de la crise de l'€uro

Le patron de la BCE, Mario Draghi, semble mettre fin à la crise de l'€uro avec deux phrases où il se dit prêt à prendre "toutes les mesures possibles" pour sauver l'€uro.

Décembre 2013 : L'Union bancaire Européenne

L'accord trouvé fin Décembre par les Ministres Européens des Finances est le plus grand transfert de souveraineté en Europe depuis l'€uro.

Depuis la crise Grecque, c'est la BCE qui contrôle au quotidien le bon fonctionnement des banques, et non plus les autorités nationales qui pourraient cacher la mauvaise gestion de leur secteur bancaire.

Le nouvel accord de Décembre 2013 crée un outil de gestion commun des faillites de banques.

En cas de faillite, c'est une nouvelle autorité européenne, le Conseil de résolution, qui prendra les décisions douloureuses : recapitalisation de l'établissement, démantèlement.....L'argent public ne sera utilisé qu'en dernier recours. Ce sont les actionnaires créanciers et les gros épargants (> 100.000 € de dépôts) qui devront combler les pertes, suivis par un fonds spécialement créé et alimenté par les banques.

Les limites de l'accord :

  • Berlin a voulu que soit validées par les ministres européens les décisions du Conseil de résolution des crises bancaires, ce qui freinera ses pouvoirs.
  • Le fonds de solidarité bancaire ne sera pleinement opérationnel que dans 10 ans.

 

La crise financière du carry trade

Depuis le début des années 90, pour contrer les effets dépressifs des crises économiques successives, les banques centrales des USA, du Japon et de l'Europe ont inondé les marchés de liquidités.

Avec la crise financière de 2008, la Fed, la banque du Royaume-Uni, la banque du Japon, la BCE sont allées au bout de cette logique, avec des prêts à taux quasiment nuls.

La base monétaire mondiale a explosé de 2.000 MD $ en 1995 à 18.000 MD $ début 2014.

Les banques ont placé ces liquidités dans les pays émergents où les taux d'intérêts étaient les plus élevés.

Ceci a provoqué la première crise financière asiatique de 1997, lorsque la panique liés aux mauvais investissements et aux déséquilibres économiques, partie de Thaïlande s'est propagée à toute l'Asie.

Dix ans plus tard, les grands investisseurs ont fait exactement les mêmes erreurs, puisant dans cette manne monétaire sans se montrer trop regardant sur la solidité économique des pays où ils plaçaient leurs capitaux. Prenant des risques inconsidérés. Négligeant totalement les importants déséquilibres extérieurs de pays comme l'Inde, l'Indonésie, le Brésil, la Turquie, l'Afrique du Sud, ignorant les difficultés budgétaires ou les fragilités politiques d'Etats comme l'Argentine, l'Ukraine, la Hongrie ou la Thaïlande, aveuglés par des taux d'intérêts très rémunérateurs dans les pays émergents :

  • 10 % au Brésil
  • 10 %en Turquie
  • 8 % en Russie
  • 8 % en Indonésie
  • 5 % en Afrique du Sud

Depuis l'automne 2013, la Fed commence a mener une politique plus restrictive. Les investisseurs rapatrient leurs fonds en Occident et au Japon, ce qui se traduit par une baisse des devises des pays émergents.

Entre fin Octobre 2013 et fin Janvier 2014, les devises des pays émergents ont connu une forte baisse par rapport au $  :

  • peso argentin : - 26 %
  • rand sud africain : - 12 %
  • livre turque : -12 %
  • real brésilien : - 11  %
  • rouble russe : - 9 %
  • roupie indonésienne : - 9 % 

Les engagements financiers occidentaux sur les pays émergents sont gigantesques : 3.200 MD $ pour les seules banques européennes.

 

 

sources :

Le Point n° 2081 - 2 Août 2012

Le Point n° 2155 - 2 Janvier 2013 - Europe le big bang bancaire

Le Point n° 2161 - 13 Février 2014 - La grande ivresse monétaire - par Pierre-Antoine Delhommais.


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