L'affaire Baby Loup, ou la défaite de la laïcité française face à l'intégrisme religieux
1991 : Ouverture de la crèche Baby-Loup à Chanteloup-les-vignes.
En 1991, la crèche Baby Loup s'implante au coeur de la cité sensible de la commune de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines). Cet établissement unique en France, ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, accueille les enfants pour permettre aux parents, dont 1/3 de mères de familles mono-parentales, de travailler, souvent en horaires décalés.
Les institutions abandonnent la cité de Chanteloup-les-vignes.
Au cours des années les institutions abandonnent la cité de Chanteloup-les-vignes . départ de la Poste, de la caisse d'allocations familliales et de la police. Comme dans toutes les cités soumises à la violence, les médecins, les pharmacies, les commerçants, tous d'origines immigré (les Français de souche sont patis depuis longtemps), sont obligés de quitter la cité. La petite association Baby-Loup se retrouve seule dans une cité abandonnée aux violences des trafics mafieux et des extrémistes salafistes.
2002 : La directrice adjointe Fatima Afif prend 6 ans de congés parental.
Fatima Afif est l'une des personnes de la cité qui a le plus bénéficié de l'action sociale de l'association Baby-Loup, qui lui a donné un emploi, une formation, une promotion en tant que directrice adjointe et enfin la possibilité de prendre un congé parental de 6 ans.
En tant que directrice adjointe, Fatima Afif participe à la rédaction du règlement intérieur, qui oblige à "la neutralité philosophique, politique et confessionnelle".
15 Mars 2004 : Loi sur le port de signes religieux ostensibles
La Loi du 15 Mars 2004 sur le port de signes religieux ostensibles proscrit foulards, kippas ou croix dans les écoles, collèges et lycées publics. Le législateur avait exclu de la loi les universités aussi bien que les crèches, publiques ou privées.
Décembre 2008 : Licenciement de Fatima Afif
A la fin de son congé parental de 6 ans, Fatima Afif ne souhaite pas retourner travailler à la crèche et demande une rupture conventionnelle pour bénéficier des allocations chômage.
A la suite du refus de la crèche de lui accorder une rupture conventionnelle, Fatima Afif revient travailler voilée, alors qu'elle a elle même participé à la rédaction du règlement intérieur interdisant les signes religieux au sein de la crèche.
La crèche Baby-Loup licencie Fatima Afif, tombant dans son pièce d'instrumentalisation du voile islamique pour réaliser son objectif de cesser de travailler tout en continuant de bénéficier des allocations chômage après son congé parental de 6 ans.
La salariée licenciée réclame 100.000 € de dommages et intérêts. En plus de l'appât du gain facile, le désir de revanche de Fatima Afif veut maintenant la fermeture de la crèche à Chanteloup-les-Vignes. Pour le seul profit de Fatima Afif, avec la complicité des extrémistes salafistes et toute la bourgeoisie de gauche bien pensante, plus de 120 familles risquent de se retrouver sans mode de garde et des femmes ne pourront plus aller travailler.
La Halde complice des extrémistes salafistes.
La Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde), présidée par Louis Schweitzer, se rend complice des intégristes salafistes en donnant raison à Fatima Afif.
Politiquement la Halde est totalement discréditée comme étant un organisme rentière de la dépense publique, conçu pour caser les notables et enfants de notables de la bourgeoisie bien pensante, totalement ignorants de la réalité sociale des cités de banlieue, qui comme à Chanteloup-les-vignes ont été abandonné par les institutions : départ de la Poste, de la caisse d'allocations familillales et de la police. A la place, L'Etat, qui a abandonné les quartiers les plus pauvres aux mafias et aux extrémistes salafistes, finance des institutions comme la Halde qui s'acharnent à détruire les derniers ilots de résistance laïque comme l'association Baby-Lou.
2010 : Nouvelle présidente de la Halde, Jeanette Bougrab affiche son soutient à l'association Baby-Loup.
La nouvelle présidente de la Halde, Jeannette Bougrab, plus au fait de la réalité dans les cités que l'ancien président Louis Schweitzer, apporte son soutien à la crèche Baby Loup.
Décembre 2010 : Saisis par Mme Afif, les prud'hommes confirment le licenciement.
Fin 2011 : la Cour d'Appel de Versailles déclare le licenciement fondé.
La Cour de Cassation annule le licenciement de la salariée voilée. Cette décision ouvre une brèche considérable dans le droit du travail pour les entreprises.
19 Mars 2013 : La Cour de cassation annule le licenciement de la salariée voilée de la crèche privée Baby Loup.
Fort de cette trahison juridique de la plus haute autorité judiciaire française contre les valeurs de la République, les intégristes salafistes contrôlant la cité deviennent de plus en plus menaçants contre le personnel de la crèche Baby-Lou.
La décision de la Cour de cassation d'annuler le licenciement de Fatima Afif est une victoire pour le communautarisme. Désormais, ce type de revendication va exploser dans les entreprises françaises. Elle va générer une multiplication des contentieux, tel que la demande de jours fériés respectant le calendrier de la religion de chaque employé, ce qui sera ingérable pour les petites entreprises.
Jeannette Bougrab déclare "C'est un jour sombre pour la République. Alors que, de l'autre côté de la Méditerranée, certains paient de leur vie le combat pour la laïcité, une digue a cédé aujourd'hui en France. La dernière digue....Le juge suprême qu'est la Cour de cassation en France estime ni plus ni moins que le principe suprême de laïcité, pourtant inscrit dans l'article 1 de la Constitution, ne s'applique qu'au public et pas au privé !"
Selon Natacha Polony "Réduire la question du voile à la lettre de la loi, c'est en oublier l'esprit. C'est abandonner la tradition républicaine pour adopter définitivement ce vers quoi nous glissons peu à peu : la transformation de la France en une démocratie libérale à l'anglo-saxonne, fondée sur la conquête des droits individuels et non sur la détermination du bien commun à travers des valeurs partagés. Ce glissement est d'ailleurs patent dans à peu près tous les débats de société qui nous agitent......Le lien social se délite et la communauté nationale se fragilise. Et nous aurons abandonné un peu plus de notre histoire, de notre culture, fondée sur une référence lointaine à la République romaine et à sa virtus, sur l'équilibre entre les revendications individuelles et la primauté de l'intérêt collectif, pour devenir des individus solitaires, reliés par leur capacité à consommer et à multiplier les procédures judiciaires pour défendre leurs supposés intérêts.
27 Novembre 2013 : La cour d'appel de Paris confirme le licenciement
31 Décembre 2013 : Sous la pression d'une multiplication des exigences religieuses, la crèche Baby-Loup quitte Chanteloup-les-vigne
"Dans le quartier, nous étions vus comme ceux qui avaient perdus. Du coup, on se devait d'accepter toutes les revendications communautaires" confie Julien Taffoureau, chargé de développement.
Les parents musulmans demandent (source Le Figaro 16 Juin 2014)
- que les bonbons ne soient plus distribués à leurs enfants car ils contiennent de la gélatine fabriquée à partir de porc.
- Même chose pour le vinaigre de vin, le vin étant un alcool donc interdit.
- Les petites assiettes plastiques à l'effigie d'animaux sont accusés de provocation car certaines d'entre elles représentent des petits cochons.
- Certains exigent que l'on surveille attentivement leurs enfants pour qu'il ne mangent pas le porc de l'assiette des autres.
- Et de suggérer de mettre les petits enfants musulmans à la même table.
Impossible, répond en substance la directrice, car "je ne sais pas qui est musulman".
"Vous le voyez bien à la tête des enfants et à leur nom", tente un père.
"Nous voulions, prôner l'équité, l'intégration, et voilà que 'on me demande de pratiquer le délit de faciès." ajoute la directrice.
Les exigences religieuses se propagent à tous les groupes communautaires :
- Des parents témoins de Jéhovah exigent que leurs enfants soient exclus des fêtes de Noël, considérées comme des célébrations païennes.
- Des hindous veulent interdire le boeuf à la cantine.
"Tout le quartier s'est retourné. on a eu le droit à des menaces, des voitures ont été fracassées, on était insulté en sortant", se souvient la directrice Natalia Baleato (source Le Monde 17 Juin 2014)
La cour de cassation a détruit le dernier lien social qui subsistait dans la cité :
- Chaque année, le voyage organisé pour les femmes du quartier était plein à craquer. Après la décision de la Cour de cassation, les annulations se succèdent.
- Sous la pression des intégristes, certaines familles délaissent peu à peu la crèche.
La vocation de l'association de Baby-Loup est avant tout l'insertion sociale. Le principe de laïcité n'est venu qu'ensuite, car c'était le seul moyen de faire coexister des cultures et des milieux très différents.
La condamnation du principe de la laïcité par la plus haute autorité judiciaire française a fait exploser les revendications religieuses, ce qui a rendu impossible la gestion de la crèche Baby-Loup, qui a du alors quitter la commune de Chanteloup-les-vignes, pour se réfugier à 7 kilomètres de la cité, à Conflans-Sainte-Honorine.
16 Juin 2014 : La Cours de cassation en formation plénière confirme la validité juridique du licenciement.
Au terme de 5 années de procédures judiciaires, la Cours de cassation en formation plénière à estimé - contre sa chambre sociale - que Baby Lou avait le droit de licencier la salariée qui refusait d'ôter son voile islamique, e contradiction avec l'obligation de neutralité prévue par le règlement intérieur.
Philippe Esnol (Parti radical de gauche) sauve la crèche Baby-Loup
Philippe Esnol, sénateur (Parti radical de gauche) des Yvelines et maire de Conflans-Sainte-Honorine à l'époque, apporte son soutien à la crèche. "On leur a dit : si vous n'arrivez pas à tenir, on ne vous laissera pas mourir."
La crèche ayant accumulé 200.000 € de dettes suites aux conséquences de 5 ans de procédures judiciaires, L'ancien maire de Conflans avait promis une subvention de 400.000 € pour pallier aux difficultés.
L'abdication du nouveau maire UMP de Conflans-Sainte-Honorine devant les intégristes salafistes.
Laurent Brosse, le nouvel édile UMP a annulé la subvention prévue par l'ancien maire. "Aucune crèche municipale ne bénéfice d'un tel montant. Nous sommes en train de la réévaluer" (source Le Monde du 17 Juin 2014)
« Le combat pour la laïcité, ce n’est pas mon problème. J’ai des finances à gérer ». Ce discours de petit comptable incarne la médiocrité d’un trop grand nombre d’élus des années 2010, qui comme dans les années 1930, n’ont ni le courage, ni les outils intellectuels pour affronter les idéologies totalitaires qui veulent détruire la France Républicaine et démocratique .
Le conseil régional a refusé de participer
Le Conseil général des Yvelines bloque l’agrément pour une augmentation du nombre de places
Seule la CAF continue de soutenir la crêche Baby Loup
Laurent Brosse, comme un grand nombre de ses collègues politiques, se montre complice des intégristes salafistes, en contribuant à la fermeture de la Crèche Baby-Loup, qui aura une portée politique nationale, voire internationale en attisant la volonté des intégristes islamiques de lutter contre la laïcité française.
Comme les politiques des années 30, incapables de comprendre la montée de la menace nazie, une majorité de la classe politique des années 2010 est incapable de comprendre la montée de la salafisation de la société française,
Dans une France devenue dépendante des financements venus d'Arabie Saoudite et du Koweït, les rares personnes qui osent s'opposer à la salafisation des banlieues françaises sont immédiatement dénoncés comme "islamophobes", alors qu'une grande majorité des immigrés souhaiteraient bénéficier pleinement des bienfaits et de la protection de la laïcité de la République Française.
Déjà dans les années 90, aux pires moments de la lutte de l'Algérie contre les horreurs commises par les intégristes, une majorité du gouvernement français de l'époque considérait que, tous les algériens étant forcément des intégristes islamiques, la victoire des intégristes était inéluctable et il fallait sans tarder négocier avec les terroristes.
Charles Pasqua a été l'un des rares membres du gouvernement de l'époque a défendre la poursuite du soutient au gouvernement algérien "L'armée algérienne est composée de conscrits. Tant que l'armée algérienne tient face aux intégristes, c'est que dans son ensemble la société algérienne lutte contre l'intégrisme religieux".
Lire l'interview de Jeannette Bougra dans Charlie Hebdo.fr du 26 Juin 2013
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