Déficit structurel des systèmes de santé français
- Les dépenses de santé sont les revenus des professionnels de santé labos et médecins s'opposent aux mesures pour déduire les dépenses de santé en France.
- Un système qui combine gratuité et liberté de prescription pousse au gaspillage.
- Des coûts administratifs trop élevés
Déficit de l'assurance-maladie
- 2010 : 11,6 MD€
- 2011 : 8,6 MD €
- 2012 : 5,9 MD €
- 2013 : 8,0 MD € (estimations Oct 2013)
- 2014 : 6,2 MD € (prévisions Oct 2013)
Coûts administratifs de la santé et de l'assurance-maladie en % de la dépense totale :
- 7,0 % en France
- 5,0 % en Allemagne
Un système qui combine gratuité et liberté de prescription pousse au gaspillage.
Une culture de déresponsabilisation du patient
Marisol Touraine présente le 23 Septembre 2013 sa "stratégie nationale de santé", dont la mesure phare est la généralisation du tiers payant chez les praticiens volontaires. Concrètement ceci signifie que d'ici à 2017, on pourra se rendre chez son médecin sans faire de chèque à la sortie.
Les arguments avancées par la Marisol Touraine sont peu convaincant :
- Permette aux personnes à revenus modestes de ne plus hésiter à se soigner. Si l'objectif est indiscutable, les personnes modestes ne souhaitent pas être traitées comme des "assistées", mais retrouver leur dignité, en ayant des revenus suffisants pour prendre eux-mêmes leur destin en main, soit par un travail correctement rémunéré, soit par des revenus complémentaires si leurs revenus sont trop faibles (aides sociales, impôts négatifs).
- La Ministre est convaincue que la gratuité des consultations chez le médecin va désengorger les urgences, mais les médecins en doute.
- La Ministre compte faire baisser les dépassements d'honoraires, qui resteront à la charge des patients. Ceci est totalement illusoire où déjà dans les faits les dépassements d'honoraires servent à segmenter les clientèles.
Lorsque le médecin dit : "Revenez me voir dans une semaine", reviendrait-on si l'on devait payer la consultation?
Les gaspillages du système de santé
Chaque année, on détruit 13.000 tonnes de médicaments qui ont été remboursés par la Sécurité Sociale.
Des pistes existent pour réduire le déficit de l'assurance maladie (4) :
- mieux gérer les moyens séjours à l'hôpital
- éviter le nomadisme médical
- lutter contre les abus des taxis et des ambulances
Véronique Vasseur médecin à l'hôpital Saint-Antoine et sa fille journaliste Clémence Thévenot, dans leur livre "Santé, le grand fiasco" (éditions Flammarion) décrivent les gaspillages du système de santé :
- Gaspillages de médicaments
- Actes médicaux inutiles
- Fraudes des médecins
- Abus de la CMU
- Excès de la prévention
- Examens inutiles, voire dangereux
- Détournements de l'aide médicale d'Etat accordée aux clandestins
- Millefeuille administratif
- Lobying de l'industrie pharmaceutique qui va à l'encontre de l'intérêt général
Hervé de Mariton recommande dans l'Expansion d'Avril 2014
- Fusionner des caisses d'Assurance-Maladie
- Développer la chirurgie ambulatoire
- Développer l'usage des génériques
- Faire converger les taris des hôpitaux et cliniques
Henri Sterdyniak mentionne également dans l'Expansion d'Avril 2014 :
- Un meilleur contrôle du revenu des radiologues, des biologistes et de certains médecins hospitaliers.
L'hôpital à domicile, plébiscité par les clients et économique, reste peu utilisé par les professionnels de la santé.
"Nos taris sont une à trois et demie moins élevés qu'en hôpital" confirme Elisabeth Hubert, présidente de la Fédération Nationale des Etablissements d'Hospitalisation à domicile.
Le Ministère de la Santé cherche à développer l'hôpital à domicile. Mais à l'échelle locale, les professionnels, hospitaliers comme libéraux, méconnaissent trop souvent ce système inégalement développé selon les régions. - source Figaro 31 Mai 2014 Guillaume Guichard.
Des déficits financés par toujours plus d'impôts
Marisol Touraine met fin à la stratégie du gouvernement précéent de responsabiliser le patient en augmentant ce qui est à sa charge.
Les déficits sont financés par toujours plus de prélèvements sur les actifs, les épargnants, les retraités et les entreprises.
Un système de santé allemand excédentaire.
L'Institut Thomas More et l'Institut de recherche économiques et fiscales ont comparé le système de santé Français au système allemand, qui lui aussi fait appel à des charges patronales et salariales élevées.
Alors que le vieilllissement de la population allemande génère plus de besoins de santé, le système de santé allemand est excédentaire de 9,4 MD € en 2013, alors que celui de la France est structurellement déficitaire.
Contrairement à la France, l'Allemagne mène une politique volontariste de maîtrise des dépenses, avec
- un plafonnement strict du reste-à-charge,
- un véritable encadrement des revenus du corps médical,
- la régularisation de la demande d esoins ainsi que des prescriptions via des volumes cibles et des malus,
- la réduction du champ des couvertures complémentaires
- le refus de rembourser les innovations médicamenteuses mineures.
Le forfait de consultation de 10 € par trimestre, créé en 2004 pour responsabiliser les assurés, a été supprimé en 2013 parce que les caisses étaient excédentaires.
Les honoraires d'un généraliste allemand sont supérieur de + 30 % à ceux de la France.
Les honoraires d'un spécialiste allemand sont inférieurs de -15 % à ceux de la France.
Source : L'Express 2 Octobre 2013 - Santé : responsabiliser, ou continuer de combler le trou - Chrstine Kerdellant
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