Pierre Larrouturou (né le 19 Octobre 1964) est un homme politique français, conseiller régional d'Ile-de-France, spécialiste des questions économiques.
Contrairement à la majorité des économistes, Pierre Larrouturou n'est pas sous contrat avec une institution financière ou universitaire. Ceci lui procure une liberté d'esprit et de parole, qui lui ont permis d'anticiper dès 2002 la crise financière de 2008.
Son analyse est que la crise de la dette a été générée depuis le début des années 80 par un transfert massif des revenus vers le 1 % des ménages les plus riches :
* La stagnation du pouvoir d'achat des classes moyennes les a poussé à s'endetter.
* Les allégements fiscaux accordés aux ménages les plus riches ont poussé les Etats à s'endetter.
* L'afflux d'énormes liquidités vers les ménages les plus fortunés a alimenté les bulles financières et immobilières. Depuis 30 ans, lorsqu'une bulle éclate, les pouvoirs publics réduisent les taux d'intérêts. Ce faisant ils injectent d'énormes liquidités dans les systèmes financiers, qui alimentent de nouvelles bulles spéculatives.
En utilisant la politique des taux d'intérêts bas, les pouvoirs publics se comportent en pompiers pyromanes.
La seule politique économique efficace serait une réallocation des ressources de la finance spéculative vers les autres acteurs de l'économie :
* Le retour à la hausse du pouvoir d'achat des classes moyennes réduirait leur endettement, soutiendrait la demande et alimenterait les caisses de l'Etat (plus de TVA, plus d'impôts sur le revenu et plus de cotisations sociales).
* Investir dans l'économie de l'intelligence : éducation et recherche
* Rééquilibrage des comptes publics : moins d'avantages fiscaux aux ménages les plus riches ; plus de TVA, d'impôts sur le revenu, de cotisations sociales générés par la hausse du pouvoir d'achat des classes moyennes
L'exigence d'un assainissement des marchés financiers par les pouvoirs publics ne peut être crédible que si eux mêmes s'engagent dans une modernisation de leurs administrations, pour en améliorer leur efficacité et réduire les gaspillages et la corruption.
Michel Rocard et Pierre Larrouturou - Point de vue | | 02.01.12 | 16h00
Remarque : les recettes publiques culminent à 52 % du PIB
Les recettes publiques culminent à 52 % du PIB, faisant de la France l'économie la plus socialisée des grands pays industriels. Ce ne sont donc pas seulement les exonérations fiscales qui sont responsables de l'endettement des pouvoirs publics.
Si l'Etat est trop endetté c'est aussi parce qu'il dépense trop et qu'il est mal géré.
Comme dans l'ancien régime, les gaspillages publics et les exonérations fiscales dont bénéficie l'aristocratie financière écrasent les classes moyennes et les véritables entrepreneurs.
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