Henry Mintzberg (né en 1940)
www.mintzberg.org
Henry Mintzberg est titulaire de la chaire Cleghorn à la faculté d'administration de l'université McGill de Montréal, où il enseigne depuis 1968.
Il a enseigné à l'INSEA dans les années 90.
Il est l'un des pionniers de l'approche sociologique du management, en réalisant une thèse , publiée en 1973, décrivant une semaine de la vie de 5 directeurs généraux d'entreprise.
Au travers de 150 articles et une quinzaine de livres, M. Mintzberg a offert une description à la fois empirique et struturée du fonctionnement des firmes
1994 : Grandeur et décadence de la planification stratégique (publié en français en 2004 par les Editions d'organisations)
2004 : Managers, not MBAs (publié en 2005 en français). Dans ce livre il remet en cause l'enseignement des business schools, prônant son remplacement par la formation continue des managers en activité.
? : Managing (publié en 2012 en français par les éditions Vuibert)
mi-2012 : Rebalancing Society
Les MBA forment des analystes et des communicants et non des managers et des entrepreneurs.
"Les grandes sociétés internationales sont devenues trop souvent des exploiteurs des ressources naturelles et humaines, plutôt que des explorateurs et des innovateurs". C'est la conséquence du mode de formation des dirigeants dans les MBA : "Les grandes écoles et les MBA forment une élite excellante dans l'analyse, mais qui, bien souvent, ne sait pas ce qui se passe dans l'organisation qu'elle dirige, de plus en plus grande. Cette élite croit que le management est une science ou une profession, alors qu'il s'agit d'une pratique enracinée dans un contexte chaque fois différent."
La confusion entre le leadership et le management, la pression court-termiste des actionnaires et des marchés financiers, ont écarté la capacité à innover, à s'adapter, au profit de la capacité à "communiquer" avec l'extérieur de l'organisation, à convaincre actionnaires et conseils d'administration plutôt que ses propres salariés - "être doux avec les forts et dur avec les faibles", résume Henry Mintzberg.
L'entreprise ne peut plus, dès lors, être une "communauté" dans laquelle chacun a plaisir à s'investir dans un but qui lui est supérieur. Certes, une innovation technologique, un bon positionnement sur le marché, permet à une entreprise de gagner de l'argent. Mais cela lui est beaucoup plus facile si les salariés s'engagent. "Le client sait tout de suite faire la différence entre le sourire affiché par obligation par la caissière de Wal-Mart et la qualité du service rendu par un salarié engagé (Apple Store)".
Henry Mintzberg prône le développement de nouvelles organisations issues du mouvement social : le "secteur pluriel", pour rééquilibrer les excés du secteur privé aux USA, ou du secteur public en Chine.
Si la démonstration de Henry Mintzberg contre l'arrogance des dirigeants issus des écoles de management, ainsi que le poids excessif des firmes géantes et de la finance semble petinente, sa préconisation de remédier à ces excés par de nouvelles organisations issues du mouvement social reste à démontrer.
source : Le Monde Eco & Entreprise du 22 Mai 2012 - page 3
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