Marchés potentiels
Modélisation de la demande des ménages par secteurs d'activité.
 

1 Conjoncture

2 Déclin structurel de l'économie française

Statistiques peu connues

Cinéma

Distribution

Economie

Management

Citations

Sources documentaires

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Sites à voir

L'Union Européenne

La fin de l'ascenseur social

Génération apparatchiks

Immigration

Management

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Economie : Réforme du marché du travail

Un pays qui ne travaille pas assez

Les disfonctionnements du marché du travail

Les causes d'un chômage structurel élevé

1- Un coût du travail trop élevé.

2- Les chômeurs ne sont pas incités à trouver un emploi.

3- Emplois surprotégés au détriment des emplois précaires.

4- Système de formation déficient.

5- Pas assez de temps partiels.

6  Une législation qui dissuade les recrutements

7 - Les acteurs dominants du jeu social ont imposé un rapport de force au détriment des plus faibles.

 

Un pays qui ne travaille pas assez

C'est l'activité qui crée la richesse et donc l'emploi.

La France, qui collectivement travaille moins que les autres pays développés, voit son niveau de vie baisser et le chômage augmenter.

Le poids des inactifs est beaucoup trop important par rapport aux actifs. Les agents de la fonction publique et des régimes spéciaux font trop peu d'heures de travail, avec un fort absentéisme et sont quasiment les seuls à faire grève.

A l'opposé, les employés du secteur privé et une bonne partie des cadres de la fonction publique sont écrasés par une charge de travail plus importante que dans les autres pays développés. Ils ont l'une des productivité du travail les plus fortes au monde, mais sont découragés par l'absence de reconnaissance de leur travail et par de mauvaises conditions de travail, l'allocation des ressources au niveau national privilégiant ceux qui ne travaillent pas ou peu.

Le nombre d'heures travaillées par habitant en France est l'un des plus faible au monde

Pays

heures de travail annuel

  par habitant

Corée du Sud 1.000 heures
Pays Scandinaves > 800 heures
Allemagne 700 heures
France 622 heures

 

En France, trop peu de gens travaillent

Le taux d'emploi des 15-64 ans en France est l'un des plus bas au monde.

Les jeunes qui ne poursuivent pas leurs études sont inemployables : 20 % d'une classe d'âge sont rejetés chaque année du système éducatif, sans formation aucune.

Après 50 ans, les actifs sont considérés comme "vieux" et rejetés du marché du travail.

Pays

% actifs

en 2010

Pays-Bas 74,7 %
Allemagne 71,1 %
France 63,8 %

 

Durée de vie active trop courte

Pays

Age de départ

à la retraite

des hommes

Suède 64,7
Royame-Uni 64,1
Allemagne 62,6
Pologne 61,4
Espagne 61,2
Italie 60,8
France 60,3

Source : Eurostat 2009

Le modèle anglo-saxon : la société du travail. L'Allemagne, le Royaume-Uni et la Pologne travaillent beaucoup et longtemps.

Le modèle scaninave : la Suède compense de faibles horaires de travail par une longue vie active.

Le modèle méditerranéen : la société des loisirs. L'Espagne l'Italie et la France travaillent moins et moins longtemps.

C'est en France que les salariés à temps plein font le moins d'heures et ont la durée de vie active la plus courte. Mais c'est en France que les non salariés (10 % des emplois) et les salariés à temps partiel travaillent le plus.

 

Durée annuelle du travail à plein-temps trop faible.

Pays heures
Pologne 1.975
Allemagne 1.904
Royaume-Uni 1.856
Italie 1.813
Espagne 1.798
Suède 1.719
France 1.679

Source : Eurostat 2010

 

Des arrêts maladie abusifs

Pays jours par an
Pays-Bas 26 jours
Allemagne 29 jours
France 36 jours

Les Français prennent en moyenne plus d'arrêts maladies que les autres, mais il faut distinguer les cadres de la fonction publique qui prennent 44 jours de congés par an, des employés du secteur privé qui sont plus proches de la moyenne européenne.

 

Vacances : dans la norme européenne

Pays

Congés payés

et jours fériés

Pologne 37 jours

France

Royaume-Uni

Suède

Espagne

36 jours
Italie 31 jours
Allemagne 29 jours

Source : Mercer

 

 

Les disfonctionnements du marché du travail en France

5,3 millions de personnes à la recherche d'un emploi stable

Fin Février 2013, en métropole il y avait 5,3 millions de personnes à la recherche d'un emploi stable :

  • 3.187.700 chômeurs de catégorie A (n'ayant pas travaillé dans le mois)
  • 624.400 chômeurs de catégorie B (ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois)
  • 894.600 chômeurs de catégorie C (ayant travaillé plus de 78 heures dans le mois)
  • 351.200 chômeurs en catégorie E (contrats aidés ou ayant créé leur entreprise)

source : Le Point n° 2119 - 25 Avril 2013 - page 86 - Patrick Bonazza

Le manque de personnel qualifié

De nombreux emplois restent inoccupés par manque de personnes qualifiées pour occuper le poste.

Un taux de chômage deux fois plus élevé en France qu'en Allemagne

Espagne 26,6 % 3e T 2013
Italie 12,3 % 3e T 2013
France 11,0 % 3e T 2013
Royaume-Uni 7,7 % 2e T 2013
Allemagne 5,3 % 3e T 2013

Source OCDE

Régime des intermittents du spectacle : 1MD € de déficits par an

Les intermittents du spectacle touchent en allocations 5 fois plus que ce qu'ils cotisent.

Le régime des intermittents du spectacle bénéficie à 100.000 personnes. Il coûte 1 MD €, soit 10.000 € par personne et 1/3 du déficit de l'assurance chômage.

Source : Le Point - 23 Janvier 2014

 

Les causes d'un chômage structurel élevé

 

1- Un coût du travail trop élevé

Hausse du coût unitaire du travail

A cause des 35 heures et de la spéculation immobilière, le coût unitaire du travail augmente plus vite que la moyenne de la zone euro depuis 2000.

Des charges trop élevées

Si le coût du travail est trop élevé en France, ce n'est pas à cause des salaires nets, plutôt faibles en France, mais à cause de charges sociales trop élevées.

Coût pour l'entreprise d'un salaire brut de 1.430 €

Coût du travail Salaire net (*)
Royaume-Uni 1.525 € 1.244 €
Pays-Bas 1.683 € 1.212 €
Allemagne 1.721 € 1.048 €
Moyenne Europe 1.804 € 1.149 €
Italie 1.857 € 1.070 €
Suède 1.879 € 1.074 €
Belgique 1.928 € 1.105 €
Espagne 1.959 € 1.168 €
France 2.023 € 1.165 €

(*) salaire net après impôt - source CMS Bureau Francis Lefebre dans le Point du 25 Avril 2013 page 90

Le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont choisit une politique très libérale, avec un coût du travail très compétitif et une forte motivation des salariés par de bons salaires, mais où c'est aux salariés de prendre en charge une partie des frais d'éducation, de santé et de retraite.

L'Allemagne a choisit une politique économique favorable aux exportations, où la pression sur les salaires a permis de redresser la compétitivité.

L'Italie et la Suède ont opté pour un modèle social avec forte intervention de l'Etat, tout en maintenant la compétitivité.

L'Espagne et la France ont opté pour un modèle social basé sur la dépense publique et la consommation, au détriment de la compétitivité. La Belgique a le même modèle, mais en moins dégradé.

Des conventions collectives annuelles et l'indexation du smic sur les salaires moyens accélèrent la hausse du smic et détruisent les emplois non qualifiés

Entre 2007 et 2013, la productivité horaire n'a augmenté que de 3 % mais le salaire par tête de 13,5 % :

  • Les entreprises multinationales achètent la paix sociale par des hausses de salaires, tout en maintenant leur rentabilité en délocalisant leur production.
  • Ces négociations collectives sont d'autant plus inflationnistes qu'elles sont annuelles.
  • Les hausses de salaires accordées par les multinationales se propagent au smic, en partie indexé sur les salaires moyens. Cette hausse du smic provoque une destruction d'emplois non qualifiés, qui en s'ajoutant aux hausses des salaires des multinationales va accélérer la hausse des salaires moyens, donc celle du smic.

Pour casser cette mécanique infernale de perte de compétitivité et de destruction des emplois non qualifiés, les mesures à prendre sont :

  • Négocier les salaires tous les 3 ans
  • Trouver d'autres motivations que les seules hausses de salaires
  • Indexer le smic sur la productivité
  • Laisser les partenaires sociaux au niveau de chaque entreprise définir leur temps de travail.

Instaurer un revenu minimum, complémentaire du salaire minimum

Fixer le salaire minimum à 50 % du salaire médian

La valeur travail n'a de sens que si le salaire net horaire peut fournit le minimum vital avec un temps plein, ce que les britanniques appellent le "salaire décent".

Cependant. si le salaire minimum dépasse 50 % du salaire médian, il devient trop élevé pour le recrutement des employés non qualifiés, qui se trouvent exclus du marché du travail.

En France, le salaire minimum dépasse 60 % du salaire médian, ce qui contribue fortement au chômage structurel des employés non qualifiés.

Instaurer un revenu minimum assurant un niveau de vie décent pour un travail à temps plein

Dans les régions touchées par la spéculation immobilière, un travail à temps plein au smic ne permet pas de vivre décemment.

Michel Godet propose d'instaurer un revenu minimum d'activité, complémentant d'une prime à l'emploi les salaires insuffisants. (Chalenges du 16 Janvier 2014)

Logiquement, ce revenu minimum d'activité devrait varier en fonction du coût de la vie des zones d'emploi.

 

2 - Les chômeurs ne sont pas incités à trouver un emploi.

  • Les allocations plus élevées qu'à l'étranger
  • Non dégressives
  • Sur une période allant jusqu'à 3 ans

 

Adapter la durée d'indemnisation à la conjoncture

Pays  < 50 ans > 50 ans
France 24 mois 36 mois
Espagne 24 mois
Allemagne 12 mois
Italie 8 mois
Royaume-Uni 6 mois
USA récession 99 semaines
USA reprise 26 semaines

source : Unédic dnas Chalange du 16 Janvier 2014

 

Le taux de sortie du chômage augmente lorsque l'on diminue la durée d'indemnisation.

Cependant, il est politiquement impossible de réduire la durée du chômage en période de récession.

Il faut faire comme aux USA, où la période d'indemnisation évolue en fonction de la conjoncture.

 

Le montant d'indemnisation doit être incitatif au retour à l'emploi

Montant maximal d'allocation mensuelle pour les moins de 50 ans

France 7.081 € brut ?
Allemagne 2.317 €
Italie 1.152 €

Espagne

1.087 €
Royaume-Uni 386 €

Source Unédic dans Chalenge du 16 Janvier 2014

7.081 € d'allocation chômage minent la compétitivité de la France et dévalorisent la valeur travail

En France, l'assurance chômage veut que ceux qui ont cotisé beaucoup bénéficient d'une allocation chômage élevée.

Comme le taux de chômage des salaires les plus élevés est faible, leurs cotisations élevées financent les allocations des salaires moins élevés.

Mais en augmentant le coût du travail, ces fortes cotisations chômages fragilise la compétitivité de la France même dans les secteurs à plus forte valeur ajoutée.

En France le plafond de cotisation est de 12.344 €, contre seulement 5.800 € en Allemagne.

Le système allemand est plus efficace, car il assure la compétitivité de l'Allemagne dans les secteurs à haute valeur ajoutée et il assure une allocation chômage maximale de 2.317 €, alors que l'allocation de 7.081 € en France pour des personnes qui ne travaillent pas contribuent à dévaloriser la valeur travail.

La France est le seul pays au monde où l'allocation chômage peut atteindre 6.764 € par mois, alors que des millions de personnes travaillant à plein temps ne gagnent pas assez pou vivre décemment.

Avec 75 % du salaire brut, un chômeur vit mieux que lorsqu'il avait un emploi

En dessous de 1.135 € de salaire brut, un chômeur reçoit 75 % de ce salaire brut, soit quasiment le même montant que son ancien salaire net.

67,3 % du précédent salaire en moyenne

France 67,3 %
moyenne OCDE 58,6 %

Source : Le Point 23 Janvier 2014

 

Adapter la dégressivité des allocations à l'employabilité

La dégressivité des allocations chômages qui existait jusqu'en 2003 a été supprimée.

Réduire les allocations à un chômeur non qualifié en pleine récession économique ne fait qu'accroître la misère sociale.

Par contre, en période de reprise économique, on pourrait envisager de réduire la dégressivité des allocations chômages dans les secteurs qui ont du mal à recruter.

 

3 - Emplois surprotégés au détriment des emplois précaires

Dualisation du marché du travail entre salariés protégés par un CDI et emplois précaires des CDD et petits boulots.

Une rigidité du marché du travail qui crée du chômage de longue durée (9).

Le marché du travail est de plus en plus fracturé entre des salariés hyperprotégés (fonctionnaires, CDI des grandes entreprises) et des salariés précarisés (CDD, stages, intérim pour les jeunes, les femmes, les travailleurs immigrés et les travailleurs peu qualifiés). C'est sur ces salariés fragilisés que s'effectue l'essentiel de l'ajustement de l'emploi : au plus fort du choc récessif, fin 2008-début 2009, près des 2/3 des suppressions d'emplois ont eu lieu par la seule suppression de l'intérim, qui ne représentait pourtant que 4% des effectifs du secteur marchand.

"Un salarié ayant plus de 10 ans d'ancienneté a la même probabilité que dans les années 70, presque anecdotique (1 % environ), d'être licencié au cours de l'année". Mais même les salariés hyperprotégés sont hantés par le risque d'exclusion sociale, car celle-ci touche la génération de leurs enfants lorsqu'ils entrent sur le marché du travail. Le faible risque de perdre son emploi d'un salarié en CDI dans une grande entreprise est compensé par un risque très élevé d'être exclu du marché du travail en cas de licenciement.

4 - Système de formation déficient

Un système éducatif qui ne prépare pas à la vie active

Formation des chômeurs inefficace

Mettre fin au sous-emploi des jeunes

L'accroissement de l'emploi des jeunes passe par une réforme d'ampleur de l'éducation. Celle-ci mêlerait lutte contre l'échec scolaire, développement de l'apprentissage et augmentation des moyens des universités via une autonomie renforcée en termes de recrutement des enseignants, de sélection des étudiants et d'augmentation des droits d'entrée. [2]

5- Pas assez de temps partiels

Le temps partiel est une première étape dans l'insertion du marché du travail. En France la trappe du chômage fait perdre toute employabilité aux chômeurs de longue durée.

% d'emplois à temps partiels

France 14 %
Autriche 20 %
Allemagne 22 %
Suisse 26 %

source : Michel Godet dans Chalenge du 16 Janvier 2014

 

6 - Une législation qui dissuade les recrutements

Une législation du travail trop lourde et trop complexe

Comme les partenaires sociaux ne se font pas confiance, l'Etat doit intervenir, ce qui génère un Code du travail très compliqué. Le nombre de pages du Code du travail a été multiplié par 6 en trente ans. Il est même passé de 2.600 à 3.200 pages entre 2005 et 2010, soit une page supplémentaire tous les 3 jours. Il compte désormais plus de 10.000 articles, alors que le Code du travail suisse comprend 54 articles qui tiennent en une trentaine de pages.

Pour des petites entreprises il est très onéreux de passer de 9 à 10 salariés, puis de 49 à 50 salariés.

Les obligations légales du seuil des 50 salariés explique pourquoi il y a 2,5 fois moins d'entreprises de 50 salariés que d'entreprises de 49 salariés :

  • Mettre en place un comité d'entreprise
  • un CHSCT
  • Négociation annuelle obligatoire sur les salaires
  • L'égalité hommes-femmes
  • La participation et l'intéressement
  • Un plan social en cas de licenciement de plus de 10 salariés dans une période de 30 jours.

L'insécurité juridique : Une législation instable, défavorable aux employeurs.

Une législation instable et trop complexe rend le coût d'un licenciement très aléatoire en raison des recours juridiques pouvant donner lieu à des pénalités, d'un montant imprévisible pour l'employeur. Les recours juridiques sont eux même très longs et très onéreux. La France est ainsi championne des litiges en cas de licenciement (25 % contre 7 % seulement au Royaume-Uni). Et, dans 80 % des cas, les salariés obtiennent gain de cause.

Les entreprises hésitent à embaucher à cause de coûts de licenciements incertains.

Les dégâts de la loi des 35 heures de Martine Aubry

  • Une même loi uniforme pour tous les secteurs d'activité, ignorant les spécificités de chacun d'eux ce qui a désorganisé les petites entreprises et les hôpitaux.
  • Une vision passéiste du monde du travail des années 50 et 60, qui n'existe plus au 21ème siècle.
  • Dans une économie de la connaissance, le travail ne se partage pas.
  • Les RTT restent une exception française, aucun autre pays au monde n'en a voulu.
  • Un coût public considérable : réductions de charges pour les entreprises et recrutement d'agents publics par l'Etat, les collectivités locales et les hôpitaux.

L'interdiction du travail le dimanche

Pays

% es femmes

travaillant

le Dimanche

Danemark 20,3 %
Moyenne Europe 10,7 %
Frnce 6,8 %

La gestion de la paie revient 2 fois plus cher à une société implantée e France qu'à l'étranger.

 

L'accord dur la sécurisation de l'emploi de 2013

Début 2013, les organisations professionnelles patronales et 3 confédérations syndicales de salariés ont conclu un accord sur l'emploi, dont le caractère novateur tient à plusieurs articles qui s'inscrivent dans une logique de mobilité des salariés. La CGT et FO ont rejeté ce compromis historique qui instaure pour la première fois en France la méthode sociale-démocrate dans les négociations sociales.

  • Accords de maintien dans l'emploi,qui permettront aux entreprises d'adapter temporairement, par accord majoritaire, le temps de travail et les salaires en cas de difficultés économiques passagères de l'entreprise.
  • Accords renforçant l'obligation de mobilité interne, avec la création d'un compte de formation attaché à la personne.
  • Procédure de licenciement collectifs.
  • Généralisation de la complémentaire santé.
  • Taxation des contrats courts.

La régulation réglementaire fait place à la négociation collective, ce qui favorisera des compromis plus efficaces pour les salariés et mieux adaptés à la situation des entreprises.

Source :  L'Expansion Mars 2013- pages 82 et 83

 

7 - Les acteurs dominants du jeu social ont imposé un rapport de force au détriment des plus faibles.

"Nos relations sociales semblent être gouvernées par les seuls rapports de force, dans un marché du travail où la sécurité des uns se nourrit de l'insécurité des autres. Entre les acteurs dominants du jeu social, il y a bien un consensus sur le chômage, puisque le PIB a doublé depuis 1975, alors que le chômage a quadruplé. Le maillon faible dans ce rapport de force : toujours les chômeurs, qui se contentent des miettes. Et leur silence est assourdissant comparé au bruit que font les nantis dès que l'on touche à leur os à moelle." Michel Godet dans Chalenge du 16 Janvier 2014.

Blocage des rapports sociaux

"Dans le privé, les syndicats ne sont que des groupuscules. Ils vivent de l'argent public et ne sont plus dans les entreprises. Quand ils le sont, ce sont des syndicats de choc." - source André Zylberberg, économiste au CNRS dans le Point n° 2119 du 25 Avril 2013 page 87

Changer les règles de gouvernance politiques et syndicales

"Pour briser le consensus sur le chômage, il faudrait changer les règles de gouvernance politique et syndicale; ne plus avoir de syndicats sans syndiqués qui vivent de mannes publiques plus ou moins transparentes, ou de fonds provenant de la formation professionnelle. Michel Godet dans Chalenge du 16 Janvier 2014.

Casser les privilèges et le corporatisme

  • Les aiguilleurs du ciel ont 5 semaines de congés de plus que leurs collègues européens.
  • Supprimer les ambassadeurs thématiques, emplois de complaisance accordés sous les présidences Chirac et Sarkozy
  • 5.580 fonctionnaires de sous-préfectures payés près de 7.000 € bruts et 456 sous-préfets qui n'ont plus grand chose à faire depuis qu'une grande partie de leur activité a été transférée aux collectivités territoriales.
  • Les dockers, qui travaillent 12 heures par semaine pour 4.500 € par mois avec les primes et partent à la retraite deux ans avant l'âge légal.
  • Les 156.000 agents EDF : 32 heures payées 35, 5 semaines de congés plus les RTT.
  • 11 % d'absentéisme chez les 57.000 agents de la ville de Paris

Créer un chèque syndical

Un chèque syndical, payé par l'employeur, renforcerait la représentativité. Leschômeurs devraient avoir droit à un chèque syndical gratuit pour améliorer la défense de leurs intérêts dans les syndicats en place. - Michel Godet dans Chalenges du 16 Janvier 2014

 

8 - Les abus des salariés et des employeurs

  • Chômeurs qui ne souhaitent pas travailler tant qu'ils peuvent vivre du chômage;
  • Faux dossiers de demande d'allocations chômages.
  • Abus des entreprises dans l'intérim.
  • Abus des entreprises dans l'intermittence du spectacle.
  • Abus des entreprises et des salariés dans les ruptures conventionnelles.

 

9 -  Synthèse des mesures à prendre pour fluidifier le marché du travail

S'inspirer de la flexsécurité danoise : combiner flexibilité des contrats de travail, sécurité des parcours professionnels et stratégie active de recherche d'emploi. Cela permettrait de réduire le dualisme CDI et CDD, le fardeau bureaucratique et judiciaire des licenciements économiques et les obligations de reclassement. [2]

Michel Godet propose [4] :

  • D'instaurer un contrat unique de travail pour tous.
  • Développer fortement l'apprentissage et le permettre à tout âge.
  • Remplacer le salaire minimum par un revenu minimum complétant par une prime à l'emploi les salaires insuffisants.
  • Rendre l'indemnisation du chômage plus incitative à la reprise d'activité.
  • Lever les freins à l'embauche.
  • Sortir par le haut des 35 heures et du débat sur les retraites en instaurant un système à points et à horloge : 70.000 heures de travail et de cotisations au cours de sa vie (42 ans x 1650 heures) avec des surcotes et des décotes pour ceux qui font plus ou moins.

Créer des emplois en libéralisant les professions réglementées (pharmaciens, chauffeurs, taxi) ou le commerce de détail.

 

 

 

Sources :

[1] Le Point n° 2039 - 13 Octobre 2011 - page 68 - Propos de Jacques Attali recueillis par Patrick Bonazza

[2] Le Point n° 2065 - 12 Avril 2012 - page 59 - L'Etat de la France - par Pierre-Antoine Delhommais

[3] Challenges n° 250 - 31 Mars 2011 - page 22 - Gaëlle Macke

[4] Le Figaro - 7 Octobre 2012 - Michel Godet

[4] Le Point - 4 Octobre 2012 - Patrick Bonazza

[5] Le Point n° 2076 - 28 Juin 2012 - page 56 - Marcel Gauchet

[6] L'Expansion n° 779 - Novembre 2012 - page 68 - Franck Dedieu

[7] Le Figaro - 2 Novembre 2012

[8] Le Point - 13 Décembre 2012 - page 54 - Collectivités : la révolution alsacienne est en marche - Jérome Cordelier.

[9] Le Point - 13 Décembre 2012 - page 68 - L'inavouable choix français du chômahe - Pierre-Antoine Delhommais

[10] Le Point - 13 Décembre 2012 - page 74 - Sur l'immigration, nous faisons trop d'idéologie -Malika Sorel-Sutter

[11] Chalenges n° 315 - 4 Octobre 2012 - page 68 - Un mille-feuille fiscal toujours plus épais - Thierry Fabre

[12] Le Point n° 1825 - 6 Septembre 2007 -page 84 - Jean-Claude Miché et la servitude libérale - propos recueillis par Elisabeth Lévy

[13] Le Figaro - 11 Septembre 2010 - Cécilia Gabizon

[14] Le Point n° 2090 - 4 Octobre 2012 - page 58 - Laurent Wauquiez leader de la Droite Sociale à l'UMP

[15] Challenges n° 347 - 30 Mai 2013 - page 23 - Kira Mitroffanof

[16] : Le Point n° 2140 - 19 Septembre 2013 - page 7 - éditorial Franz-Olivier Giesbert

 

 

 

 

 

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