Dépense publique et croissance économique
La dépense publique dynamise la croissance des pays émergents
Historiquement, dans tous les pays du monde, le décollage économique s'est fait sous l'impulsion de l'Etat, en soutenant les secteurs économiques stratégiques et en mettant en place les systèmes sociaux pour créer une vaste classe moyenne qui dotera le pays de cadres, d'ingénieurs et d'un marché domestique.
Après guerre, dans une Europe dévastée, c'est la dépense publique financée par le plan Marshall qui a permis la reconstruction.
Un excès de dépense publique étouffe la croissance et dévalorise la valeur travail.
Au cours du temps la classe politico-administrative prélève de plus en plus sur le secteur productif, pour constituer une vaste clientèle totalement dépendante de la dépense publique : emplois dans les administrations, financement des associations, retraités, chômeurs, secteurs d'activité vivant de la rente du monopole public ou des subventions publiques.
Les recrutements dans cette économie collectivisée privilégient les liens familiaux, les syndicats, le clientélisme politique, le corporatisme. Elle génère une nomenclatura qui méprise la méritocratie, la valeur travail et les entrepreneurs.
L'accumulation des dettes publiques conduit à des transferts de revenus de l'ensemble des contribuables - y compris la partie la plus pauvre de la population - vers les créanciers, en particulier le système financier.
L'excès de dépense publique épuise le secteur productif, qui n'a plus les moyens d'investir pour faire face à la concurrence internationale. La base productive nationale s'atrophie, ce qui génère une hausse du chômage et une nouvelle dépense publique qui va encore accentuer le déclin du secteur productif.
La charge annuelle de la dette réduit les autres postes du budget de l'Etat.
L'exemple scandinave : la dépense publique est légitime parce qu'elle est bien gérée et transparente.
Dans les pays scandinaves, une forte dépense publique reste légitime, parce que bien gérée et transparente.
La France étouffe sous le poids d'une dépense publique mal gérée
Le poids des dépenses publiques le plus élevé d'Europe
Dépenses publiques |
% PIB
2011
|
% PIB
2012
|
% PIB
prev 2014
|
rappel
1981
|
Danemark |
|
|
57,1 % |
|
France |
56,1 % |
56,6 % |
57,0 % |
46,0 % |
Suède |
52,0 % |
|
51,4 % |
|
Italie |
50,4 % |
50,7 % |
49,7 % |
|
Royaume-Uni |
48,7 % |
48,5 % |
46,3% |
|
Allemagne |
45,7 % |
45,0 % |
45,3 % |
46,9 % |
Japon |
|
|
44,5 % |
|
Espagne |
41,6 % |
48,7 % |
42,3 % |
|
USA |
|
|
39,7 % |
|
Source :
OCDE et Cours des Comptes dans l'Express du 5 Février 2014
Commission Européenne dans dans Le Point du 23 Janvier 2014
Trop de dépenses publiques génèrent une trop forte pression fiscale
année 2012 |
Recettes publiques
en % du PIB
|
France |
51,6 % |
Italie |
48,7 % |
Allemagne |
44,8 <ù |
Royaume-Uni |
41,0 % |
Espagne |
36,2 % |
Source : OCDE dans Le Point du 4 Octobre 2012
Prélèvements obligatoires |
% PIB
2011
|
% PIB
2012
|
Danemark |
48,5 % |
|
Suède |
46,3 % |
|
France |
44,5 % |
45,3 % |
Italie |
42,6 % |
44,4 % |
Union Européenne |
39,6 % |
|
Allemagne |
39,5 % |
37,6 % |
Royaume-Uni |
37,4 % |
35,2 % |
Espagne |
|
32,9 % |
Source OCDE dans l'Express du 5 Février 2014
De 42,1 % du PIB en 2009, les prélèvements obligatoires en France augmentent chaque année. En 2013 ils seront à 46,3 %, soit le niveau de la Suède, mais sans l'éthique scandinave et avec les énormes gaspillages publics générés par le clientèlisme, les passes droits et le mauvais fonctionnement des administrations.
La Suède et le Danemark ont des taux de prélèvements élevés tout en affichant de très bonnes performances économiques car leur système social est très efficace :
- Les prélèvements pesant moins sur le travail qu'en France est moins nocif pour l'emploi.
Une trop forte pression fiscale financée par les entreprises
Poids des entreprises dans les ressources fiscales et sociales
France : 33 %
Allemagne 25 %
L'administration française prélève 7 % de PIB de plus qu'en Allemagne. L'intégralité de ce surplus fiscal est financé par le entreprises françaises, qui subissent une pression fiscale de 8 % de plus qu'en Allemagne.
Les conséquences de charges sociales trop lourdes sur les entreprises :
- Les salaires et les emplois sous tension, ce qui diminue le pouvoir d'achat sur le marché national.sous tension,
- Trop faible rentabilité des entreprises, qui ne peuvent investir dans la recherche et développement
- Perte de compétitivité et d'innovation des entreprises qui génèrent un déficit commercial croissant.
Des dépenses publiques financées par la dette
Déficit du budget de l'Etat
Année |
MD € |
2007 |
34,5 |
2008 |
56,3 |
2009 |
138,0 |
2010 |
148,8 |
2011 |
90,7 |
2012 |
83,6 |
2013 |
61,6 |
Source : PLF 2013
Poids de la Sécurité sociale et des retraites plus élevé que dans les autres pays
|
% PIB
2011
|
France |
23,8 % |
Italie |
20,5 % |
Allemagne |
19,6 % |
UK |
17,9 % |
Source : OCDE dans Le Point du 23 Janvier 2014
Réforme du système de santé
Réforme des retraites
Réforme du marché du travail
Les aides au logement alimentent la spéculation immobilière.
Les loyers et remboursements d'emprunts absorbent 24 % du budget des ménages en France, contre 14 % en Allemagne.
La politique d'aide au logement frôle 1 point du PIB en France, contre 0,3 % en moyenne dans les pays de la zone euro.
En France, le secteur du logement étouffé depuis des décennies par la sur-réglemantation, a définitivement sombré avec la loi Duflot. Les aides au logement n'ont absolument aucun effets sur les origines de la crise du logement et ne font qu'alimenter la spéculation immobilière au profit des rentiers et au détriment des ménages les plus pauvres, évincés des logements sociaux par le clientélisme politique.
Politique du logement : 40 MD €
Allocations d'aide au logement pour les ménages : 16 MD €
Education : plus de dépenses pour de moins bon résultats
Gaspillage des fonds publics [1]
Banque de France :
"Censée plus que toute autre institution faire montre de vertu budgétaire, les charges d'exploitation de la Banque de France s'élèvent à 2 milliards d'euros, dont 1,4 pour les frais de personnel ! Je ne parle même pas du comité d'entreprise de la Banque, qui gère 70 millions. au total, les charges de la Banque de France sont 6 fois plus importantes que celles de la Banque d'Angleterre, qui elle, pourtant, avec la livre sterling, doit vraiment gérer une monnaie en propre." (Jacques Attali)
En Février 2012, la Cour des comptes dénonce les 13.000 emplois à temps plein de la Banque de France.
Agences publiques
Quand Nicolas Sarkozy tentait de serrer les boulons dans l'administration d'Etat, il laissait dériver les comptes des 1.244 agences (Météo France, Universités, Pôle Emploi...) qui vivent dans son giron. De 2007 à 2010, ils ont dérapé de 15 %, pour atteindre 65 MD €, dépassant celui de l'Education (premier poste budgétaire de l'Etat). Un rapport de l'Inspection Générale des Finances pointe de nombreux manquements à la bonne gestion : rémunération excessive des dirigeants, augmentation des effectifs injustifiée, sans parler de nombreuses organisations sur l'utilité desquelles on s'interroge. [4]
La Sonacotra
La Sonacotra a été crrée en 1956 pour construire à la va-vite des monstres de béton pour loger la main d'oeuvre venue du Maghreb. Après 1975, la France se ferme à l'immigration du travail et les foyers Sonacotra accueillent des populations de plus en plus précaires : immigrés d'Afrique subsaharienne, demandeurs d'asile, SDF....
En 2010, cette société semi-publqiue qui gère 70.000 logements sociaux a perdu 26 M€, pour 315 millions de chiffre d'affaires. En elle-même l'activité de la Sonacotra est très rentable : les loyers sont payés par l'aide sociale et le bailleur entretien mal son parc, avec un tiers de logements qui seraient à la lime de l'insalubrité, comme un journaliste de Capital a pu le constater dans la résidence de la rue Dué, à Paris, en 2011.
Les pertes de la Sonacotra s'expliquent par une gestion calamiteuse, masquée jusqu'en 2008 par une comptabilité illisible. et sans que l'etat, actionnaire à 57 %, y trouve rien à redire, en dépit du rapport accablant rendu en 2009 par la Mission interministèrielle d'inspection du logement social (Miilos).
- 300 véhicules de fonction. "ici, le moindre chef de service a eu droit à son véhicule", constate un syndicaliste.
- Le DG touche 150.000 euros bruts par an, "tout à fait comparables à celles pratiquées dans les offices HLM", tient à nuancer son entourage.
- Au comité de direction, les salaires dépassent 100.000 euros et nombre de ses membres ont négocié des clauses de départ de deux ans, sans condition.
- Les cadres se sont accaparés un tiers des logements de fonction réservés aux salariés modestes.
- Au moment de la publication de l'article de Capital en juin 2011, une quarantaine de personnes seraient payées à ne rien faire.
- Les 2.000 employés disposent de 2.000 ordinateurs, de 1.500 imprimantes, de 800 téléphones portables. "Il est possible qu'une partie du matériel ait disparu. personne ne gère les stocks", déplore Alexandre Tréhoux, délégué du personnel.
- Une Fondation était censée financer des projets de développement en Afrique. Mais les 10.000 € mensuels de la directrice représentaient le double des subventions accordées par cette oeuvre de charité improbable.
- En 2006 la Sonacotra a été rebaptisée Adamo. pour un coût de 900.000 € pour la petite fête des 50 an, nouveau logo compris !
Lassé de remettre au pot, l'Etat a transmis fin 2010 le financement de l'Adamo (Sonacotra) à la Société Nationale Immobilière (SNI), une filiale de la Caisse des Dépôts. La SNI, qui détient 28 % du capital, devait injecter 25 M€ et charger le DG de remettre l'Adamo en ordre. D'où l'annonce en Mars 2011 de la vente de 1.700 logements et la suppression de 260 emplois.....ainsi que l'improbable Fondation Adamo.
Mairie de Paris : 10.000 fonctionnaires embauchés par Delanoe entre 2002 et 2014.
La France a plus de charges que l'Allemagne
Henri Sterdyniak (OFCE) fait remarquer dans l'Expansion d'Avril 2014 que la France a plus de charges que l'Allemagne :
- Maintient de l'arme nucléaire (dont le coût devrait être partagé avec les partenaires européens).
- Maintient d'une force d'intervention rapide à l'étranger (dont le coût devrait être partagé avec les partenaires européens)..
- Importance du budget français de la culture, qui génère un marché culturel et un marché touristique.
- La croissance démographique nécessite un budget plus important de l'Etat français dans le logement, notamment le logement social.
- La croissance démographique nécessite un budget plus important de l'Etat français dans l'Education.
- La politique familiale représente environ 4 % du PIB en France, deux fois plus que dans les autres pays. Mais c'est à ce prix que la France échappe au déclin démographique, qui aura un coût exorbitant dans les décennies à venir pour les autres pays. La politique familiale, même si elle doit être améliorée, n'est pas un coût, mais le meilleur placement du pays pour son avenir.
Sources
[1] Le Point n° 2039 - 13 Octobre 2011 - page 68 - Propos de Jacques Attali recueillis par Patrick Bonazza
[3] Challenges n° 319 - 31 Octobre 2012
[4] Le Point - 4 Octobre 2012 - Patrick Bonazza
[8] Le Point - 13 Décembre 2012 - page 54 - Collectivités : la révolution alsacienne est en marche - Jérome Cordelier.
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